Le pèlerinage

Le pèlerinage

Source de dynamisme pour notre vie et notre foi, le pèlerinage est une occasion de déplacement géographique mais aussi de déplacement intérieur et même de dépassement de soi. C’est partir vers nos racines de croyants. On revient toujours transformé d’un pèlerinage ! Vivre un pèlerinage, même très court, c’est aller à l’essentiel de notre foi ; c’est reprendre conscience, ensemble, de la mission à laquelle nous sommes appelés.

Pour nous aider à partir au cœur de notre vie, le service des pèlerinages diocésains nous propose différentes destinations cette année.

Qu’est-ce qu’un pèlerin ?

“Vous donc qui craignez le Seigneur, louez-le dans les lieux où vous êtes. Un changement de lieu ne procure aucun rapprochement avec Dieu, mais, où que tu sois, Dieu viendra vers toi, si la demeure de ton âme est trouvée telle que le Seigneur puisse habiter en toi et y circuler. Mais si tu as « l’homme intérieur » plein de pensées mauvaises, même si tu es sur le Golgotha, même si tu es sur le Mont des Oliviers, même si tu es dans le tombeau de la Résurrection, tu es aussi loin de recevoir le Christ en toi que ceux qui n’ont pas commencé de le confesser.

Conseille donc aux frères, mon cher, de quitter leur corps pour aller vers le Seigneur et non la Cappadoce pour aller en Palestine. Et si quelqu’un allègue la parole du Seigneur qui recommande à ses disciples de ne pas s’éloigner de Jérusalem, qu’il comprenne le sens de cette déclaration. C’est parce que la grâce du Saint-Esprit n’était pas encore venue pour être distribuée aux apôtres que le Seigneur leur avait prescrit de rester dans le même lieu jusqu’à ce qu’ils soient revêtus de la puissance d’en-haut. Certes, si ce qui a eu lieu au commencement se produisait encore aujourd’hui, que le Saint-Esprit, sous la forme d’un feu, dispense ses charismes à chacun, il faudrait que tous soient à l’endroit où a eu lieu la distribution de la grâce ; mais puisque « l’Esprit souffle où il veut », les croyants d’ici, eux aussi, sont participants de la grâce « en proportion de leur foi », et non en raison de leur voyage à Jérusalem.”

St Grégoire de Nysse, Théologien grec de la seconde moitié du IVe siècle, évêque de Nysse en Cappadoce, Grégoire est envoyé en mission de conciliation à Jérusalem et dans les Églises d’Arabie. À son retour, il écrit une lettre restée célèbre à un moine qui aspire au pèlerinage en Terre sainte.

Sens et démarche du pèlerinage

La Charte des pèlerinages, approuvée en 1981 par l’épiscopat français, précise bien le sens de la démarche des pèlerins :
Dans la tradition chrétienne, le pèlerinage a toujours eu le sens 
  • d’un ressourcement dans la foi et la conscience ecclésiale
  • d’une démarche de conversion personnelle et collective ;
  • d’un temps de prière et de pénitence ;
  • d’une vie fraternelle.
Cela n’est pas sans conséquence sur l’organisation des étapes, l’encadrement, l’animation, le rythme des journées, le style de vie des groupes, les relations qui peuvent s’établir avec les communautés rencontrées.
Tout pèlerinage met en œuvre : 
  • la « mémoire » de l’Église ;
  • l’annonce du retour du Christ à la rencontre de qui elle va ;
  • la communion entre les Églises ;
  • le témoignage donné à « ceux du dehors ».
C’est pourquoi la démarche du pèlerinage n’est pas un « en-soi », plus ou moins à côté de la vie ecclésiale, mais moins encore en contradiction avec elle. L’organisation de pèlerinages se doit de prendre en compte les orientations pastorales données par les responsables de l’Église et s’efforcer de promouvoir, en même temps que la conversion personnelle, une conscience d’Église, un sens de la responsabilité ecclésiale.

Une aventure spirituelle

Le pèlerinage est un phénomène quasi universel : il représente à la fois un déplacement vers un lieu de dévotion et ce lieu même où l’on va à la rencontre « du mystère, du divin ».

Pèlerinage (pérégrination) vient du latin peregrinatio  qui exprime l’idée de «  voyager au loin » et dérive de per ager, « à travers champs ». En arabe le terme hadj désigne pour l’islam, le pèlerinage. Il a le sens de « aller vers ». En Inde, tîrtha, le gué du fleuve à franchir, est une notion essentielle pour les pèlerins hindous, tandis que henro, en japonais, a le sens de chemin pour parler du pèlerinage.

Ainsi, ces mots définissent le pèlerin comme un voyageur qui a quitté sa demeure, pour prendre la route qui le mènera vers un autre lieu.

Le pèlerinage est un phénomène quasi universel : il représente à la fois un déplacement vers un lieu de dévotion et ce lieu même où l’on va à la rencontre « du mystère, du divin ».

Dans la tradition chrétienne, le pèlerinage a toujours eu le sens d’un ressourcement : dans la foi, la vie de l’Eglise et la vie fraternelle. Il peut-être aussi l’occasion d’une démarche de conversion personnelle et collective ; d’un temps de prière et de pénitence. La démarche de pèlerinage manifeste concrètement le signe que la vie chrétienne et l’Eglise sont en chemin vers le Royaume de Dieu. » 

  • C’est vivre l’inattendu de la Rencontre avec les autres et avec Dieu.
  • C’est un chemin de conversion qui nous est proposé.
  • C’est accepter de partir vers d’autres lieux avec d’autres personnes en chercheur de Dieu.

La mise en route d’un groupe de pèlerins est un acte de l’Eglise locale qui en prend la responsabilité spirituelle.

« Le pèlerinage, expérience religieuse universelle, est une expression typique de la piété populaire ; il est étroitement lié au sanctuaire … » Directoire sur la piété populaire et la liturgie décembre 2001

« Toujours et partout, les sanctuaires chrétiens ont été ou ont voulu être des signes de Dieu, de son irruption dans l’histoire humaine. Chacun d’eux est un mémorial du mystère de l’Incarnation et de la Rédemption. » Saint Jean-Paul II – Allocution aux recteurs des sanctuaires français janvier 1981